
L’entrepreneuriat est une notion couramment utilisée dans le monde des affaires, mais qu’est-ce que cela signifie vraiment ? Si on demandait à dix personnes de définir un entrepreneur, il est probable que l’on obtiendrait dix réponses différentes. Dans cet article, nous allons explorer la véritable essence de l’entrepreneuriat.
La définition classique de l’entrepreneur
La notion d’entrepreneur, en apparence simple, est le fruit d’une longue évolution historique, économique et sociale. Si on devait simplifier, on pourrait dire que l’entrepreneur est celui qui crée, développe et gère une entreprise, souvent avec des ressources limitées, en acceptant des risques financiers dans l’espoir de profits futurs. Mais cette définition mérite d’être étoffée.
Les racines historiques du terme
Le terme « entrepreneur » provient du verbe français « entreprendre », signifiant « entreprendre une tâche ou un projet ». Historiquement, dès le Moyen Âge, les « entrepreneurs » étaient des individus chargés de réaliser des projets d’envergure, souvent des constructions civiles. Ils ne se limitaient pas à la notion commerciale d’aujourd’hui.
Éclairage économique de la notion
Au XVIIIème siècle, le grand économiste français Richard Cantillon a été le premier à intégrer le terme « entrepreneur » dans la théorie économique, le décrivant comme une personne qui prend des risques en achetant à un prix certain et en vendant à un prix incertain. Plus tard, Joseph Schumpeter, au XXe siècle, a élargi cette vision en mettant en avant l’entrepreneur comme un innovateur, quelqu’un qui « détruit le vieux pour créer le nouveau », introduisant la notion de « destruction créatrice » dans la théorie économique.
Dans une perspective sociologique, l’entrepreneur est également un acteur du changement social. Il ne se contente pas d’agir pour son propre bénéfice, mais joue un rôle dans la transformation de la société, que ce soit par la création d’emplois, l’innovation ou l’introduction de nouvelles méthodes et idées.
Une redéfinition adaptée
Ainsi, un entrepreneur n’est pas seulement un créateur d’entreprise. C’est une personne qui, armée d’une vision et souvent avec des ressources limitées, est prête à naviguer dans l’incertitude et à prendre des risques financiers pour réaliser cette vision. Elle s’appuie sur son sens de l’innovation, inspiré par des figures comme Schumpeter, et joue un rôle crucial dans le tissu économique et social, s’inscrivant dans une lignée qui remonte à Cantillon et même au-delà.

L’Entrepreneuriat : Une philosophie de vie ?
L’image de l’entrepreneur s’est souvent cantonnée à celle d’un individu se lançant dans des aventures commerciales, portant sur ses épaules les risques financiers y afférents. Toutefois, envisager l’entrepreneuriat se résume non seulement à une activité économique, mais aussi à une profonde philosophie de vie.
L’origine de la pensée entrepreneuriale
Dès ses origines, l’entrepreneuriat va au-delà du simple commerce. Si l’on se tourne vers l’étymologie, « entreprendre » signifie prendre en main, s’engager. C’est une attitude proactive face à la vie. Il s’agit d’une volonté non seulement de participer, mais aussi de façonner le monde.
La perception moderne de l’entrepreneur
Avec la montée de figures emblématiques telles que Steve Jobs, Elon Musk ou encore Muhammad Yunus, le pionnier du microcrédit, nous comprenons que l’entrepreneuriat est intrinsèquement lié à l’innovation, à la vision et à la transformation sociale. Ces individus ne sont pas seulement motivés par le profit, mais par le désir de laisser une empreinte, de transformer une industrie, voire la société dans son ensemble.
L’entrepreneur, un visionnaire ?
La figure de l’entrepreneur, souvent entourée d’un halo de mystère, est communément associée à celle du visionnaire. Mais qu’est-ce qui se cache réellement derrière cette capacité à entrevoir ce que d’autres ne discernent pas ? Examinons de plus près cette clairvoyance distinctive qui caractérise les grands esprits entrepreneuriaux.
L’héritage des grands penseurs:
De grands penseurs, des artistes aux scientifiques, ont depuis toujours possédé la faculté de percevoir ce que d’autres ne pouvaient imaginer. Léonard de Vinci, par exemple, a anticipé des inventions modernes avec ses croquis. De la même manière, l’entrepreneur, dans le contexte des affaires, se projette dans le futur, anticipant les besoins non encore exprimés de la société.
Vision vs Perception
La vision diffère de la simple perception. Tandis que la perception capte ce qui est immédiatement présent, la vision transcende le moment actuel pour embrasser le potentiel du futur. L’entrepreneur ne se contente pas de voir le monde tel qu’il est, mais imagine ce qu’il pourrait être.
L’opportunité dans l’adversité
L’histoire de l’entrepreneuriat regorge d’exemples où des obstacles ont engendré des opportunités. Howard Schultz, en visitant les cafés italiens, a vu bien plus qu’une simple tasse de café; il a envisagé une expérience communautaire qui allait devenir Starbucks. Là où d’autres voient des problèmes, l’entrepreneur voit un potentiel.
La créativité comme outil
Pour construire à partir de rien, la créativité est essentielle. La vision de l’entrepreneur est alimentée par sa capacité à assembler des idées disparates, à reconnaître des motifs inédits et à forger des liens inattendus. C’est cette combinaison unique d’imagination et de pragmatisme qui permet à l’entrepreneur de donner vie à ses visions.

Les différents statuts de l’entrepreneur
En France, le monde de l’entrepreneuriat est structuré autour de plusieurs statuts juridiques. Chacun de ces statuts est adapté à des besoins spécifiques en fonction de la taille de l’entreprise, du chiffre d’affaires, de la nature de l’activité, etc. Voici un aperçu des principaux statuts de l’entrepreneur dans notre pays :
- Entrepreneur individuel (EI) :
- Micro-entreprise (anciennement auto-entrepreneur) : Ce régime simplifié est idéal pour ceux qui souhaitent démarrer une petite activité. Il offre des formalités de création allégées et un mode de calcul et de paiement simplifié des cotisations sociales et impôts ;
- Régime réel : Pour ceux qui ne répondent pas aux critères de la micro-entreprise, l’EI au régime réel est une autre option, offrant plus de flexibilité en termes de déductions fiscales.
- Entreprise Individuelle à Responsabilité Limitée (EIRL) : Ce statut permet à l’entrepreneur de séparer son patrimoine professionnel de son patrimoine personnel, sans créer une société. Il offre une protection du patrimoine personnel contre les dettes professionnelles ;
- Société par Actions Simplifiée (SAS) / Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle (SASU) :
- SASU : C’est une SAS avec un seul associé ;
- SAS : Elle peut avoir plusieurs associés. Ce statut est flexible en termes de gouvernance et de répartition des bénéfices.
- Société à Responsabilité Limitée (SARL) / Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL) :
- EURL : C’est une SARL avec un seul associé ;
- SARL : Elle est constituée de 2 à 100 associés. Ce statut est régi par des règles plus strictes que la SAS, notamment concernant la gestion et la distribution des bénéfices.
- Société Anonyme (SA) : Elle nécessite un minimum de sept actionnaires et un capital minimum de 37 000 euros. La SA est souvent choisie par les grandes entreprises ou celles qui souhaitent être cotées en bourse ;
- Société en Nom Collectif (SNC) : Tous les associés de la SNC sont commerçants et répondent indéfiniment et solidairement des dettes sociales. Elle est souvent choisie pour les activités commerciales menées en commun ;
- Société Coopérative et Participative (SCOP) : Dans une SCOP, les salariés détiennent la majorité du capital et participent activement à sa gestion ;
- Société Civile Professionnelle (SCP) : Elle concerne les professions libérales réglementées (médecins, avocats, architectes, etc.) souhaitant exercer en commun ;
- Société d’Exercice Libéral (SEL) : Elle regroupe également des professions libérales souhaitant exercer sous forme sociétaire. Il en existe de différents types (SA, SARL, SAS, etc.) selon la structure choisie ;
- Groupement d’Intérêt Économique (GIE) : Le GIE permet à plusieurs entreprises de mettre en commun certains aspects de leurs activités tout en conservant leur indépendance juridique et fiscale.
Chaque statut a bien entendu ses avantages et inconvénients, ses spécificités fiscales, et ses obligations légales. Il est donc essentiel pour un entrepreneur de bien se renseigner, voire de consulter des experts-comptables, des avocats ou même des organismes comme la BGE, la CCI, la CMA ou les URSSAF avant de choisir le statut le mieux adapté à son projet. Cherchez également par vous-même les différents intérêts de ces statuts et leurs implications sociales et fiscales, le Web regorge d’informations sur le sujet.
R.C.